MON CORPS
Photo trouvée sur le site The Singular
♥
Ça fait un petit temps que je réfléchis à comment écrire ce billet.
J'ai à peine une direction, alors on va dire que je vais l'écrire comme il vient, en roue libre.
On a souvent traité sur le blog de la relation que l'on peut avoir à son corps.
Au fil des billets, il s'agissait surtout de traiter de la relation conflictuelle que l'on pouvait avoir avec lui.
Quand il y a quelques années j'ai perdu beaucoup de poids, la seule pensée que cela m'inspirait au quotidien, c'est qu'enfin mon corps n'était plus un problème.
Perdre du poids, avoir « retrouvé ma silhouette » ne m'avait rien apporté de plus, au contraire, ça m'enlevait ce qui me pesait (sans jeu de mots).
Perdre du poids, c'était revivre enfin sans avoir besoin de faire attention à mon corps.
Prendre du poids c'est chiant, ça nécessite de repenser ses vêtements, ses mouvements, de faire attention à ce que les autres ne voient pas ce qu'on s'acharne à cacher.
Alors retrouver un "bon corps", c'était ne plus penser à tout ça!
Quand j'y pense, c'est tout de même un peu craignos comme perception de soi.
Je ne suis guère concernée par mon corps. C'est étrange à dire comme ça, mais c'est souvent comme cela que je le ressens.
J'ai beaucoup de mal à savoir ce qu'est mon corps, comment l'habiter, je ne parle pas de ça de manière négative, non, je parle de ça de manière assez neutre. Si ça se trouve je pose un problème là où il n'y en a pas et ce type de chose doit se vivre de manière naturelle. Mais une partie de moi semble penser que ce n'est pas suffisant, que quelque chose est encore caché sur la question.
On m'a appris à résoudre les équations à deux inconnues, à connaître les révolutionnaires français les plus célèbres, à poser du blush, à conjuguer des verbes que je n'utilise jamais, à faire des gâteaux au yaourt, à faire un créneau à gauche et aussi à droite, à me coiffer, à parler ciné avec des gens que je ne connais pas... Et tout un tas d'autres trucs plus ou moins utiles...
Mais, je ne sais pas si c'est aussi comme ça de votre côté, mon corps, une des seules choses qui est vraiment à moi, est encore un quasi inconnu. On ne s'est pas franchement apprivoisé lui et moi.
Je trouve ça étrange.
J'ai le sentiment que ce n'est pas le cas chez tout le monde, dans toutes les sociétés. Il y a ici, une véritable négligence de tout ce qui a rapport à la chair. A notre propre chair. Quand je lis des trucs sur le Japon (par exemple hein), je suis toujours frappée de voir à quel point ils respectent et connaissent leur corps.
Moi ce n'est pas que je ne le respecte pas, c'est que je sais à peine qu'il existe, sauf en cas de douleur, de complexe ou de gêne. (et d'autres cas dont on ne peut décemment pas aborder ici. tmtc. tahu)
Alors je me demandais, comment on fait pour devenir soi avec son corps?
Je vous embrasse.
PS: Post étrange, certes, mais je ne sais pas trop comment l'exprimer meiux que ça, j'espère qu'on va trouver des mots plus justes ensemble.
PS: Et love aussi.
Commentaires
Par contre après 3 tequila ou lorsque je danse (et les deux ne sont pratiquement jamais lié. Je danse beaucoup et très souvent juste moi avc moi même) ce regard disparaît. Quand je laisse mon corps libre d'être lui je me retrouve accordé avec lui même.
J'essaie maintenant de lâcher prise au quotidien. Laisser mon corps être et accepter que nous soyons lié.
Pas plus clair comme commentaire
Moi, comme ça à priori (enfin sûrement par expérience), je dirais qu'on commence à "faire corps" avec son corps (hum), quand on apprécie le mettre en valeur... et quand effectivement on s'est d'abord débarrassé d'un poids quelconque, d'une gêne.
C'est, par exemple, conscientiser que notre épaule n'est pas si mal et que l'on est prête à la "sublimer" par un t-shirt un peu large, genre le t-shirt qui descend sur le bras juste comme il faut. Et si on décide en plus de mettre un soutien-gorge sans bride pour que ce soit encore plus joli et pour que l'épaule fasse "tout son effet" et séduise par sa seule force d'être découverte, c’est que nous commençons à apprivoiser notre épaule ;)
Mais c'est surtout se séduire à soi-même... et trouver séduisants les parties de son corps qui nous permettent de nous sentir belle/à l'aise face au monde extérieur... Le corps est un tout mais c’est d’abord des parties de parties. Et progressivement, avec le temps (et donc l’âge) et après avoir appris à valoriser chaque partie, peut-être qu’un jour, nous ferons corps complètement avec notre corps…
Bon, comme je suis en train de me dire que c'est tout aussi confus et que je suis p-e à côté de la plaque, je vais arrêter là ! Très très difficile d'aborder ce genre de question tant les réponses viennent de ressentis profonds et donc très personnels. Bonne journée la chic fille,... ;)
Mon père qui est médecin dans un petit bled et qui a parmi ses patients une famille d'origine chinoise me disait que c'était frappant comme ils connaissaient mieux leur corps que les occidentaux, employaient un langage précis, savaient désigner la place des organes, comprenaient leur corps de l'intérieur. C'est vrai que parfois on a un rapport si flou à notre propre corps.
Ton post m'a fait aussi penser au moment où j'ai perdu ma voix l'année dernière. Je l'avais forcée, et elle a complètement disparu. C'était étrange, je me sentais vulnérable, je ne contrôlais rien. Mon corps m'apprenait et m'imposait la douceur et la patience. Depuis, je fais plus attention, je ressens la fragilité de ma voix, j'essaie de faire alliance avec mon corps, de ne faire qu'un.
C’est fou comme ce post me parle… J’ai longtemps oublié totalement mon corps, il était juste qqch que j’aimais quand il était tout mince et qui me gênait quand il était un peu plus rond, mais mince ou rond je ne le connaissais pas. J’ai 27 ans, depuis mes 24 ans je n’avais cessé de prendre un peu de poids régulièrement, ce poids qui me faisait faire un 38 pour 1,70m, commençait à me pourrir la vie (ce qui quand même est assez aberrant quand on y pense) et en fait j’ai commencé à comprendre que ce n’était pas mon poids le problème mais mon corps, ce mystérieux inconnu que je me trainais comme un boulet. Alors grosse prise de conscience, j’ai voulu en savoir plus sur mon corps, en faire un allié et ma vie a changé. Ça paraît fou mais c’est vrai. Sport, programme nutritionnel, lectures sur le sujet, en 6 mois j’ai totalement revu ma relation avec mon corps. J’aimerais en faire plus, danse, yoga… Pas pour être mince spécialement mais pour être une tête mais aussi un corps et l’habiter vraiment contrairement à ce que je faisais depuis toujours !!
Merci pour ton blog et tes billets, tu sais partager des questions de la vie importantes sans être impudique. Bravo pour ton élégance et ta générosité, c'est rare...
Jeanne
C est etonnant quand meme que tu ecrives ceci sachant que tu fais du sport et que cela pourrait transformer ta relation a ton corps...:-)
Moi je crois avoir apprivoise le mien, a force de vieillir j essaye surtout de connaitre mieux l interieur de mon corps aussi...
des bisous,
Anonyme AMande
JE crois que c'est également très confus dans ma tête... encore... et ce n'est pas faute de réfléchir au sujet!
Après l'avoir longtemps malmené, lui avoir infligé des années de souffrance à travers divers troubles alimentaires et donc psychologiques... je crois que je commence à l'apprivoiser. Peut-être même à en apprécier certaines parties que jusqu'alors je détestais. C'est là où je me dit qu'il y a eu du chemin de parcouru.
J'aime aujourd'hui en prendre soin, que cela soit en faisant du sport, en faisant attention à ce que je peux lui apporter comme énergie (et donc nourriture), en massant mes pieds ou mes mains... bref en lui accordant du temps et surtout en apportant de la conscience, c'est hyper important ça, la conscience, ça change tout!
Pourtant, ce qui est certain c'est que si je me sens capable de pouvoir l'aimer tel qu'il est aujourd'hui, tout idée qu'il puisse évoluer me terrifie, vraiment.
Le voir vieillir, grossir, devenir flasque et même... l'idée qu'il puisse changer si un jour je me sens prête à accueillir un petit être au creux de mon ventre.. tout cela est pour moi quelque chose de complètement anxiogène...
Encore une fois un sujet délicat abordé avec toute ta douceur jolie Marie :-)
Je t'embrasse
Donc j'ai du reprendre du poids, sur ordre de mon médecin. Mais ça a été très difficile pour moi...je n'y arrivais pas.
je me suis mise au sport et c'est là que mon corps est devenu "ma révélation"...Je sentais "tout" muscle, peau...tout tout tout. Dans la même année j'ai fait du yoga et rebelotte...je me suis sentie vivre, respirer (oui oui).
je crois que la connaissance du "moi" passe vraiment par la perception de son corps, mais quand je dis perception, c'est plus le "toucher", "le sentir", "le vivre"...
Je t'avouerai que depuis un an et demi voire plus, j'ai tout arrêté par manque de temps et là je me sens, comment te dire "vide". Je ne me "vis" plus.
Du coup cette année je reprends le yoga sûre et peut être le sport en salle (tapis de course...).
Ton post toujours comme lors de tes reflexions j'ai adoré.
Merci Marie la chic fille.
Je crois que j'ai commencé à être moi avec mon corps, une fois que je l'avais bien martyrisé. Et à partir du moment où je suis tombée amoureuse (c'est à dire après l'avoir martyrisé).
Je crois que le regard de l'autre, de la personne qu'on aime nous aide à être bien avec son corps et face à son corps. Ca semble un peu mou du genou ce que je dis là je l'avoue bien! Mais c'est comme ça que ça s'est passé chez moi.
J'ai accepté mes rondeurs, mes petits défauts quand j'ai compris dans les yeux de l'autre que ça pouvait être beau.
Depuis je suis bien. Dans mon corps, face à mon corps et avec mon corps :)
J'ai encore du mal à appréhender mes formes, si j'ai un achat à faire je choisi toujours plusieurs tailles de trop.
Néanmoins je sais ce qui me plait et qui va à mon corps, en terme de vêtements, soins et nourriture.
Mais c'est vrai que je consacre beaucoup plus de temps à soigner mon esprit qu'à prendre soin de mon corps.
P.S: en rapport avec ton billet d'hier, je me suis remis au jogging :D. Je suis plus sport individuel, et la compétition se fait contre soi même, surtout contre sa fatigue et son manque de motivation.
Peut être pouvons nous commencer par s'aimer soi-même, l'esprit je veux dire, peut être que l'amour de l'enveloppe viendra par la suite.
Je pense avoir plus ou moins "réglé" (même si ce genre de chose n'est jamais finie) tous ces complexes, en partie par la lecture de ton blog et de celui de Caroline.
Avant, je voulais avoir un corps "extraordinaire". Comprendre, une bombe comme Gisèle Bundchen, ou la finesse d'un mannequin. Maintenant, j'aime mon corps dans sa "normalité". Quand je suis une bombe, c'est parce que j'en joue, de ce corps, parce que j'ai confiance en moi, et pas juste parce qu'il est "bien fait".
Et puis je pense que j'ai développée une certaine reconnaissance/bienveillance par rapport à ce corps. Je suis en bonne santé, je peux faire du sport, et j'aurais peut être un jour des enfants grâce à lui. C'est plus important que d'avoir un ventre photoshoppé, non ?
Bref, j'laime bien ce corps !
Toujours est il que je n ai jamais eu autant de succes qu a cette periode ou j etais pourtant fragile mes formes avaient fondue j etais tiute menue, mon corps n etait plus un probleme...a posteriori j en voulais aux mecs d avoir ete attiree par moi quasi sac d os et en parlant avec une nutriotinniste des annees apres...mon boulot me gonflait. ?.mon corps suivait elle m a dit que non que c etait ma perception qui semblait avoir jiue?.
Je viens d une famille avec des problemes de sante importants, pas sportifs pour deux sous, alimentation bof...
Ce n est que quand je suis partie e chez moi a 20 ans que j ai commence a apprivoiser ce corps en commencant a faire de la danse orientale pour apprehender ma feminite et mes origines orientales, pour m eloigner de la chetve ado toujours choisie en dernier dans les sports d equipe...
Il y a des tentatives plus ou moins loupees
Le cardio pas mon truc je me suis mis au pilates il y a 3 ans travail progressif avec resultats a la cle travail en conscience des zones du corps j y integre de la gyrokinesis et de la barre au ol de temps en temps du yoga mais mon mental bloque un peu...le pilates a ete une porte d entree a ces autres activites car mise en avant de mes capacites physiques renfircees et que je pouvais alors exploitees dans des activites aux mouvements parfois proches sans etre experte
En parallele je me suis depuis une dizaine d annees interessee a la symbolique du corps via certains ostheo ou l energetique chinoise...
Tu as plein de portes d entrees il est vrai essentiellement en asie....
Le massage realise par un bon practicien tient piur moi de la therapie manuelle, je ne parle pas de la fascia mais des massages chinois ou thais notamment qui sont des moyens de debloquer les tensions faire circuler l energie ressentir les effets benefiques du soin
J ai encore plein de boulot a faire par ex je ne suis pas bonne au theatre car pas assez dansle corps mais j ai l impression que parfois certaines personnes ont besoin de venir piyr s incarner et non s ethere...
Alors je dirais massage realise par unpro, relaxation,visualisation,medecines traditionnelles,meditation...
je suis très ambivalente avec mon corps, de manière générale je n'y pense pas trop je me sens bien avec lui, le pire j'ai une vision plutôt mince de mon corps depuis "l’intérieur"
Et j'ai du mal à l'appréhender, genre impossible pour moi de faire du step je suis pas coordonner pour moi c'est clairement un soucis de conscience ou de perception de son corps.
Et puis le miroir et les photos me ramène à une réalité qui n'est pas la mienne, à une fille qui n'est pas du tout mince, dés que je me vois je me dit "ho merde" la prise de conscience quoi.
le pire, c'est que c'est un leurre très efficace : occuper pleinement ses vêtements, c'est un excellent moyen de faire oublier ce qu'il y a dedans et à quel point ça me paraît peu digne d'intérêt.
y a des moments de répit, des instants où je me sens en paix avec ce corps si difficile ne serait-ce qu'à tolérer, quand je fais du sport par exemple, quand je me sens en sécurité avec les gens qui m'entourent, ou quand je prends plaisir à bien manger ;-)et ces instants sont tellement reposants!
mais ça reste encore trop souvent la lutte...
Rien que le fait de penser à sa respiration aide à se recentrer, à se souvenir qu'on est pas juste un esprit qui flotte dans un robot sous forme humaine :)
Je te lis depuis longtemps et j'apprécie beaucoup la justesse de ton point de vue sur ce genre de billets. Mais là je suis étonnée que personne n’aie parlé de la danse. Pour moi mon corps m'appartient totalement, je le controle et le chéris. et pourtant depuis mes études j'ai pris 10kilos que je déteste mais ça me semble indépendant de mon corps que j'habite totalmeent, comme tu dis, et je sais exactement pourquoi: j'ai fait 15ans de danse et la danse t'unit à ton corps. Pour moi c'est du modern'jazz mais je pense que même en essayant d'autres danses ou même du yoga, ou peut etre du théatre, je ne sais pas, tu pourrais trouver ce lien qui unit totalement ton esprit à ton corps. Continue à nous écrire de beaux billets comme ça =) love
le-corps-des-femmes.com
Je démarre le yoga depuis peu, et je pense que tu y trouverais ta réponse...
Bien sur, tout dépend du professeur de yoga. La mienne est très bien pour ça, on n'y fait pas seulement du sport, elle explique beaucoup, enseigne les techniques, transmet son savoir et fait de la relaxation. Bref, j'y apprends à prendre conscience de mon corps et aussi à "lâcher prise".
Yoga/Japon ...
Bises
Léa
J'écris un bouquin sur le corps plus précisément sur la posture et parfois je me demande si ça en vaut la peine... ton questionnement sincère et spontané m'a remis sur les rails,
je m'en souviendrais dans les remerciements !
de la part d'une anthropologue yogi et sophrologue.
Sans doute, un peu comme le yoga
Bizh
quand j'ai commencé le yoga, je me suis rendu compte que la seule chose que je possède du début à la fin de ma vie, et qui est réellement à moi, utile et tangible, c'est mon corps. Le reste c'est de la littérature.